L'oeuvre parfaite d'un écrivain prodige, digne de son prix nobel.
Un livre qu'on lit d'une seule traite, comme tous les ouvrages de l'auteur d'ailleurs.
Steinbeck décrit avec impudence l'envers du décor de l'arrivée du capitalisme ,qui a laissé le pays indifférent, en se basant sur le fait historique de l'émmigration des Oakies dans les années 30.
"Les raisins de la colère" trace l'aventure misérable d'une famille de métayers qui doit faire le deuil de sa vie passée suite à "l'arrivée des tracteurs".
Les Joad's travaillent la terre en échange d'une partie de celle-ci qui est à leur libre disposition. Ils se font expulser de leur ferme, sans jamais savoir par qui : "la banque", leur dit-on. La famille se doit de laisser derrière elle tous ses souvenirs, charger le minimum vital et prendre la route de la fuite, à la recherche de la terre promise.
Sur la route 66, les fugitifs sont entassés dans leur véhicules surchargés et surchauffés. Ils se dirigent vers la Californie, qui leur est présentée comme le paradis du travail sur les brochures imprimés par milliers.
Au fil de la route, une communité se crée dans des campements éphémères. L'incertitude de l'avenir conduit les émigrés à une solidarité de groupe. Les incidents et les accidents mortels se suivent, les maladies se propagent. Les plus faibles laissent leurs cadavres dans des fossés en bord de route, les autres sont affamés, abrutis par la misère.
Tout au long de l'histoire, les hommes survivent aux évènements qui les dépassent.
On ne peut s'empêcher de se questionner sur la morale, l'injustice... Des escroqueries sans scrupule, des confessions, de l'exploitation honteuse pour un monde qui est devenu le monde du profit, de la colère.
Aussi des personnages plus attachant les uns que les autres:
Tom, le frère meurtrier qui sort de prison. Un homme très raisonnable,
Casy, un prêtre qui a perdu la foi à cause de ses pulsions sexuelles,
un grand-père salace et une grand-mère tellement croyante qu'elle est limite possédée,
l'Oncle John, un grand picoleur vivant dans le remord d'avoir laissé sa femme mourir,
un Pa qui ne laisse transparaître aucune émotion, même le découragement dans les cas les plus exténuants,
une Man douce et généreuse, celle qui fait tourner la maison,
Rosasharn, une fille ultra sensible de 19 ans qui accouche d'un mort-né,
Connie, le fiancé de Rosasharn, un homme rêveur, qui les laisse tous tomber et s'enfuit pour tenter sa chance tout seul,
Al, le frère coureur de jupon, spécialiste de la mécanique,
et enfin les deux petits derniers, Ruthie et Winfield, dans leur monde d'enfant.
Un livre rempli d'émotion, d'espoir en l'humanité et de désespoir à la fois.
Le meilleur livre que j'ai jamais lu.
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