Comment être dégouté des araignées alors qu' on s'en foutait comme de l'an quarante?
Réponse : En allant à l'exposition "Au fil des araignées"!
A voir le titre, on se dit tout de suite que ça doit être une exposition intéressante, qui nous fera certainement changer d'avis sur ce qu'on pense des araignées. Et bien, c'est vrai.
Qu'on pense du bien ou du mal de ces bêtes, on peut se faire l'avis contraire après cette visite. Et si on se situe dans la catégorie des gens qui ne se soucient pas de la gente arachnide tant qu'elle ne vient pas faire un défilé de celle qui a les plus longues pattes poilues sous notre nez, et bien on s'en fait un.
Pour commencer, une longue file d'attente au Jardin des Plantes, alors qu'il fait environ -5° de température dehors. Bon ok, l'expo se situait à l'intérieur, mais même. Les gens ont le courage de sortir un dimanche dans le brouillard et le verglas pour aller voir des araignées.
Oui, je faisais parti de ces gens, mais justement je pensais qu' il n'y aurait pas grand monde vu le mauvais temps et surtout que l'exposition est ouverte depuis le 5 octobre...
L'espace de visite dédié aux araignées n'est pas très vaste, et on fait très vite le tour de la première partie, celle des explications et de la présentation de différentes sortes d'araignées.
Bien sur, ça commence tout gentiment : Des photos bien colorées, des gadgets lumineux , des quizz appuyés sur des maquettes avec des questions du genre "combien de pattes a une araignée?". Pour ceux qui ne savent pas, la réponse est 8, et non 6. Comme les yeux d'ailleurs, ils en ont 8, à part quelques espèces qui en ont seulement 6. Je dis bien "seulement".
En résumé, la première partie c'est celles où l'on apprend pas mal de choses, du genre:
- Les araignées, c'est pas des insectes.
Elles font partie de la famille des arachnides, la même que celle des scorpions ou encore des acariens.
- Les araignées, y en a partout mais on ne les voit pas (très rassurant)
Des pros de la cachette: les espèces qui se camouflent via les couleurs, celles qui se promènent seulement pour manger, celles qui vivent dans des terriers ou celles qui se font passer pour un autre animal ( pour une fourmi géante en repliant les pattes par exemple).
- Les araignées, ça mort pas à tout va
Donc si vous vous réveillez avec une grosse piqure, c'est pas une araignée mais surement une puce, des acariens, ou une punaise...
C'est à peu près tout ce que j'ai retenu du contenu de l'exposition qui essaye de nous diriger dans le sens du "A bas les clichés sur les araignées!".
Et plus on avance, plus les démonstrations deviennent nauséeuses. Les scientifiques se permettent toujours de présenter des choses infectes , par prétexte que c'est de la science!
Il y a deux présentations réellement marquantes dans cette exposition: l'illustration de la cruauté de la nature en théorie, et en direct, juste derrière une séparation en verre. Et je vais vous donner un exemple pour chacun des cas prononcés:
En théorie: Maquette de la guêpe Pepsi
La guêpe Pepsi est une guêpe qui parasite le corps des mygales: Elle a besoin d'elles pour se reproduire. La guêpe se fait passer pour une proie, elle va chercher la mygale dans son terrier puis en ressort. La mygale la suit, et au moment où elle charge sur sa proie, la guêpe prend la relève en attaquant celle-ci par derrière. L'insecte pique l'araignée avec son dard. Ainsi, elle la paralyse puis traîne la victime dans son terrier. Là, elle pond son œuf sur le corps encore vivant.
Lorsque l’œuf éclot, la larve grandit en se nourrissant de la chair de la mygale.
En direct: Une dizaine d'araignées Versus un criquet
Même si les acteurs n'ont pas l'air si monstrueux dit et vu comme ça, la scène attestait bien la barbarie des animaux entre eux.
Plusieurs criquets, moucherons et araignées sont exhibés derrière une vitre. Les araignées avaient tissé leurs toiles de soie, où quelques criquets attendaient leur mort, paralysés. Une moyenne de dix araignées sur chaque criquet, et une sauvagerie sans nom. Elles le mangeaient de l'intérieur, alors que l'insecte était toujours vivant. On le voyait bien essayant de s'échapper, mettant des coups de patte dans le vide pour dégager les bêtes qui se ruaient sur lui. Mais sans façon. Immobilisé, il devait supporter de se faire sucer la chair pendant peut être une dizaine de minute ou qui sait, plusieurs heures.
Ok, faut bien manger, mais ils pourraient avoir la bienveillance de tuer leur proie avant oh!
Même si les vedettes n'étaient pas aussi imposantes, il y a plus de challenge à regarder cette scène
"In Real Life" que voir un lion déchiqueter une biche dans un documentaire animalier.
Sinon un stand que j'ai trouvé bien sympa, le stand des "araignées à manger". Apparemment c'est super bon , ça a un gout de poulet. Autant manger du poulet alors!
Je sais que y a des gens qui adorent ça, par exemple l'animateur qui en parlait comme si toutes les araignées de l'expo étaient ses enfants. Il allait limite pleurer lorsqu'il argumentait le fait que les araignées n'étaient pas des monstres. Il y mettait tellement de cœur qu'il avait la petite larme (surement du venin d'araignée).
Globalement, l'exposé est tout de même très enrichissant. Vivement conseillé pour ceux qui souhaitent passer un bon moment en découvrant une espèce bien étonnante. Allez-y avant le 2 juillet, mais ne prenez pas à la lettre le credo "Mieux connaitre pour mieux aimer" !
Vous pouvez y aller après le 2 juillet si vous voulez, pour passer l'après-midi à l'entrée ;)